La Chine s’impose une nouvelle fois dans la course à la fusion nucléaire : l’Académie chinoise des sciences a annoncé que son tokamak — l’Experimental Advanced Superconducting Tokamak, installé à l’Institut de physique des plasmas de Hefei — a réussi à contenir du plasma à 70 millions de degrés Celsius pendant plus de 17 minutes !
Produire une énergie quasiment inépuisable : c’est l’objectif des scientifiques qui travaillent actuellement sur le développement de réacteurs à fusion nucléaire. Le principe ? Reproduire dans l’enceinte d’une machine, un tokamak, les réactions de fusion qui se déroulent au cœur des étoiles, y compris le Soleil, entre deux isotopes de l’hydrogène (le deutérium et le tritium), pour générer de grandes quantités d’énergie sans émettre de CO2. Le projet ITER, un réacteur expérimental actuellement en construction dans le sud de la France, ambitionne de produire 500 MW de puissance de fusion pendant au moins 400 secondes.
Mais ITER, qui réunit 35 pays dont la Chine, avance relativement lentement ; la construction de l’installation a démarré en 2010 et la phase d’assemblage du réacteur lui-même a débuté en 2020. La production du premier plasma n’est pas prévue avant décembre 2025 selon les responsables du projet. En attendant, les scientifiques chinois ont pris de l’avance : le 30 décembre 2021, l’équipe de l’EAST a maintenu un plasma pendant 1056 secondes (17 minutes et 36 secondes) à plus de 70 millions de degrés ! Pour rappel, la température au cœur du Soleil est évaluée à quelque 15 millions de degrés.